Changement climatique en Guyane : quels impacts ?

Rapport GuyaClimat du BRGM

Le changement climatique a des conséquences sur l’ensemble des facteurs physiques climatiques dans le monde. La Guyane n’échappe pas à ce phénomène et plusieurs interrogations demeurent sur la quantification de ces changements à l’échelle du territoire. Dans ce contexte, le projet Guyaclimat vise à caractériser l’impact du changement climatique à l’échelle de la Guyane sur différents paramètres physique.

+ Télécharger le rapport Guyaclimat depuis la base InfoTerre du BRGM

+ Replay du Café des Sciences « GuyaClimat » du 20 octobre 2022 à Cayenne

Les cahiers de l’adaptation au changement climatique sur le plateau des Guyanes, de la Fondation de l’Université de Guyane

+ Projet GfClim : Gestion forestière et changements climatiques en Guyane française

Les conditions climatiques sont en train d’évoluer sur le plateau des Guyanes. Attendons-nous à une augmentation des températures et à des variations extrêmes de pluviométrie dans nos contrées, du surplus au déficit, des pluies diluviennes à l’intensification des épisodes secs. Plus intenses et plus fréquents, ces évènements dépassent les moyennes historiques ainsi que la variabilité naturelle du climat. Que va devenir la forêt tropicale humide dans ces conditions? [Lire la suite de l’éditorial dans le cahier de l’adaptation n°1]

+ Ecomatériaux et besoins en construction durable

La Guyane présente un cas atypique dans l’ensemble Français : une population jeune et en forte croissance, une importation massive d’aliments pour se nourrir et de matériaux pour l’habitat, avec un bilan carbone désastreux, et une forêt puissante. Les arbres de cette forêt renferment en effet la moitié du stock de carbone de la forêt française dans leur bois. Mais avec le changement climatique en cours, la forêt guyanaise pourrait à l’avenir ne plus assurer son rôle de puits de carbone [… Lire la suite de l’éditorial de Bernard Thibaut, Directeur de recherche émérite au CNRS et Membre de l’Académie d’Agriculture de France dans le Cahier de l’adaptation n°4]

La chronique est réalisée par Timothée Poupelin, chargé de partenariat à l’IRD et de médiation scientifique interorganismes.
+ Ecouter la chronique sur Youtube :

Visite en Guyane de la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur

En embarquant sur les moyens en mer du LEEISA et de l’IRD avec les chercheurs de l’équipe EDYLIC, la ministre a pu découvrir les enjeux de la mangrove guyanaise et son rôle de nurserie et nourricerie pour les espèces halieutiques, ainsi les spécificités du littoral sous influence de l’Amazone.

Elle s’est également rendu à Awala-Yalimapo pour visiter la nouvelle station de recherche de l’ouest guyanais, tout juste livrée la veille, le 15 décembre 2022. Elle a mis l’accent lors de ce déplacement sur l’importance des sciences participatives et d’une recherche qui répond aux attentes et besoins du territoire guyanais, par le développement des sciences humaines et sociales et la formation des jeunes.

Lors de son séjour, Sylvie Retailleau a également annoncé la mise en place d’une fond spécifique de 15 millions d’euros pour renforcer la connaissance scientifique des environnements ultra-marins.

Sylvie Retailleau, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, à bord du navire Ayawande pour une découverte de l’estuaire du Mahury le 15 décembre 2022.
La ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur visite la station de recherche de l’ouest Guyanais à Awala-Yalimapo le 16 décembre 2022.
La ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur visite la station de recherche de l’ouest Guyanais à Awala-Yalimapo le 16 décembre 2022.

+ Fiche presse de la visite de l’estuaire du Mahury le 15 décembre

+ Fiche presse de la visite de la station de recherche de l’Ouest guyanais le 16 décembre

+ Dans la presse : Recherche : le ministère crée un fonds spécifique aux Outre-mer, Guyaweb, 16/12/2022

Vivre sur une côte changeante…

Quartier de l’Anse à Kourou en 2015. De petits sacs de sables sont positionnés contre les palissades pour tenter de protéger les maisons de la submersion à marée montante.

Cette étude a réunit dans une approche interdisciplinaire des historiens, des géographes, des géomorphologistes, des écologistes et des anthropologues. Ensemble, ils se sont intéressés aux cheniers, ces cordons sableux qui bordent le littoral, et qui sont soumis à des changements intenses — colonisation et destruction de l’écosystème de mangrove, érosion, modification des estuaires, avec toutes les conséquences qui en découlent sur les conditions de vie et l’accès aux ressources naturelles.

Trois zones d’études contrastées ont été considérées : le village amérindien Kali’na d’Awala-Yalimapo situé sur l’estuaire Maroni, les savanes entre Sinnamary et Iracoubo où la paysannerie créole a prospéré après la colonisation et dans l’histoire plus récente, et enfin, le cas particulier de la ville de Kourou, construit à partir des années 60 près de la mer pour accueillir les ingénieurs et techniciens du centre spatial guyanais.

L’étude met en regard deux façons de faire : d’une part, les manières traditionnelles d’habiter le littoral des populations amérindiennes et créoles, basées sur l’appropriation collective de la terre, et qui peuvent être décrites comme des approches de développement légères, et de l’autre la manière dont Kourou a été construite avec un rapport à la mer largement importé de France métropolitaine, à l’époque des années 60 et à l’heure où la propriété privée est devenue la norme en Guyane française.

Au moment où le changement global est susceptible d’apporter des transformations rapides des paysages, et où nous nous demandons tous comment habiter, dans le présent et le futur, le littoral, cet article peut être une source précieuse de réflexion.

+ Lien vers l’article sur le site de l’éditeur
+ Lien pdf par researchgate

Vue aérienne du littoral d’Awala-Yalimapo en septembre 2018

Ayawande : Bon vent, belle mer. Le bateau pour la recherche littorale en Guyane inauguré

Avec un temps particulièrement clément qui a joué la partie au milieu d’une semaine plutôt orageuse, Ayawande a été inauguré ce mercredi 31 août 2022 à Cayenne. La cérémonie a été conduite par M. Gaëtan Ti-Joseph, chef amérindien du village Kali’na qui a donné son nom au bateau, et Mme Guylaine Bourguignon, la marraine du navire choisie en sa qualité de personnalité du secteur économique et social maritime de Guyane.

Ayawande tire son nom d’un petit village des bords du fleuve Maroni, à la frontière entre la Guyane et le Suriname, sur la commune d’Awala-Yalimapo. Cet endroit est un berceau du peuple amérindien Kali’na, aux traditions de navigation et de pêche, historiquement implanté sur les littoraux du plateau des Guyanes et des côtes caraïbes. Le village d’Ayawande, dont M. Ti-Joseph est le chef coutumier, est depuis plusieurs années une base de missions scientifiques qui étudient la dynamique du littoral de Guyane sous influence amazonienne. C’est tout naturellement que le nom du tout récent bateau scientifique du CNRS et de l’Ifremer a été retenu pour y faire référence.

La marraine, Mme Guylaine Bourguignon, est pour sa part docteure en sciences halieutique de l’agro-campus de l’Université de Rennes. Comptant à son actif de nombreux embarquements halieutiques professionnels (pêche artisanale et industrielle) et scientifiques (Japon, Sénégal, Irlande, France : Bretagne, Normandie, Guyane…), elle est aujourd’hui professeur en gestion, économie et finances et membre de l’Ecole doctorale de l’Université de Guyane. Engagée dans des chantiers divers liés à la biodiversité de Guyane, Guylaine Bourguignon est Chevalier du Mérite national et Chevalier du Mérite maritime.

M. Gaétan Ti-Joseph, chef coutumier du village Kali’Na Ayawande, officie dans la bénédiction du bateau lors de son inauguration le 31 août 2022 à Cayenne.

L’inauguration a commencé vers 17h. Stéphane Blanc, directeur de l’Institut Ecologie, Environnement du CNRS a ouvert le ban par un discours retraçant notamment l’implication du CNRS en Guyane depuis une vingtaine d’années – l’ouverture du bureau permanent du CNRS remontant à 2002 -, avec un développement constant des dispositifs de recherche sur la biodiversité amazonienne et le littoral sous influence amazonienne. Il a mentionné l’apport important que le nouveau bateau Ayawande représente pour les recherches sur les divers milieux lacustres et maritimes de Guyane et la dynamique unique au monde du trait de côte. Le bateau permettra de mieux explorer les questions de vulnérabilité, comme celles liées au réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer, mais également les pressions anthropiques sur les ressources. Le bateau est salué comme un nouvel outil pour mieux comprendre et préserver les services que le littoral de Guyane rend aux populations locales.

Les discours se sont poursuivis par les allocutions de Fabian Blanchard, délégué régional de l’Ifremer en Guyane, de François Leverger, directeur général de la coordination et de l’animation territoriale à la Préfecture de Guyane qui a co-financé le bateau, de Philippe Bouba, 5ème vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane, en charge de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et de Lea Vanpeperstraeten qui s’exprimait pour l’Agence française de Développement qui a financé l’environnement scientifique du bateau (capacité de transport routier et instrumentation scientifique). Tous ont souligné l’intérêt du nouvel équipement pour le développement du territoire guyanais.

A l’issue de la cérémonie, les participants ont été invités par petits groupes à une courte navigation sur le fleuve Mahury bordant le port de Degrad-des-Cannes. Une démonstration du fonctionnement du nouveau drone marin de l’équipe mer du LEEISA était également proposée.

Inauguration du bateau scientifique Ayawande le 31 août 2022 à Cayenne
Pendant l’inauguration du bateau scientifique Ayawande le 31 août 2022 à Cayenne, une démonstration du fonctionnement du nouveau drone marin du LEEISA était également proposée.

+ 2022- UAR LEEISA – CP -AYAWANDE 20220822

+ Accès à la page du bateau Ayawande/plateforme scientifique su LEEISA sur ce site web

Vu dans la presse et les médias sociaux

+ « Ayawande », un nouveau bateau pour les scientifiques, afin d’étudier les eaux guyanaises, et leurs ressources (Guyane la Première TV/radio)

+ Ayawande : un nouveau navire pour le CNRS et Ifremer (JT Guyane soir du 31/08/22, balise : 00:13:38 à 00:16:00)

+ Guyane : Ayawande, le nouveau bateau dédié à la recherche scientifique sur le territoire (Outremer360)

+ Ayawande : le premier bateau scientifique pour la recherche littorale en Guyane (ITV de Fabian Blanchard) (RadioPeyi)

+ Guylaine Bourguignon, marraine du premier bateau scientifique de Guyane « Ayawande » ses réactions. (Mayouri Campus)

+ Antoine Primerose, président de l’université de Guyane, à l’inauguration du premier bateau, Ayawande (Mayouri Campus)

+ Marie-Anne Clair du CNES, réagit à l’inauguration du premier bateau scientifique de Guyane « Ayawande » (Mayouri Campus)

+ #Vu sur le Facebook Com au carré – Le dernier équipement des chercheurs qui s’intéressent au littoral de Guyane a été conçu tout spécialement.

+ Visite du navire scientifique du CNRS et de Ifremer en Guyane @usr_leeisa (fil Twitter @ComAuCarre)

+ On dirait bien que quelque chose se prépare ce matin au #port de #DegraddesCannes #Cayenne #Guyane @usr_leeisa @INEE_CNRS @INSU_CNRS @CNRS @Ifremer_fr (fil twitter @usr_leeisa)

+ New boat! @Ifremer_fr #Guyane @usr_leeisa (fil twitter @Morgana_Tag)

+ Visite guidée du navire scientifique du @CNRS et de l’@Ifremer_fr inauguré hier à Degrad -des-Cannes (fil twitter @PhilippeBouba)

Le ponton MESH : nouveau dispositif scientifique à Montabo

Le ponton scientifique MESH, en cours d’installation sur la vasière de Montabo en mai 2022, depuis le sentier littoral.

Le ponton est actuellement en cours de montage et sera prochainement équipé de divers capteurs. Si cette passerelle semble ouvrir la voie du large, elle sera en réalité seulement longue de quelques dizaines de mètres (à terme, 43m.), de quoi permettre aux chercheurs d’effectuer des relevés et des analyses régulières pour observer en continu le développement de l’écosystème de mangrove qui s’installe actuellement sur le banc de vase de l’anse de Montabo.

Ce dispositif scientifique est déployé dans le cadre du projet scientifique MESH (rôle des Mangroves Et des flux hydroSédimentaires dans le maintien et le renouvellement des ressources Halieutiques), financé par le fond européen FEAMP Guyane.

Il s’intègre dans le projet de plateforme « Observatoire pluridisciplinaire de l’écosystème Mangrove ».

Livraison du bateau côtier Ayawende

Le nouveau bateau est adossé à l’équipe EDyLiC du laboratoire et au projet d’Observatoire pluridisciplinaire de l’écosystème mangrove. Il va faciliter l’accès aux zones d’études des scientifiques travaillant sur les questions littorales et côtières, pluri-thématiques, de la Guyane.

Ayawende aux Iles du Salut le 5 mai 2022

Le bateau est en aluminium. Il mesure 7,5 mètres de longueur pour un tirant d’eau de 47,5 cm. Il a été construit par les chantiers Pierre Hauchard de Saint-Nicolas de la Taille, près du Havre en Normandie, selon un plan original de Pierre Delion et sous maîtrise d’œuvre de la société Location Marine Service de Kourou. Equipé de deux moteurs de 135 chevaux, il est armé en 3ème catégorie, permettant une navigation jusqu’à 20 milles nautiques d’un abri.

Sa construction a été financée par le CNRS, l’Ifremer et la Préfecture de la Guyane. L’AFD (agence française de développement) apporte un financement de 150 k€ pour l’équipement scientifique.

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+ Point d’information du 6 mai 2022

Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe d’Ifremer, ravie de tester la maniabilité du bateau lors de la
journée d’essais du 5 mai aux Iles du Salut.