Pêche au machoiran jaune à Awala

02 November 2022 par Administrateur
Doctorante au LEEISA, Marquisar Jean-Jacques s'intéresse aux manières d'habiter l'espace littoral à Awala-Yalimapo et à la production de territoire qui en résulte. Dans ce cadre, la pêche reste encore une activité importante dans les modes d'habiter des locaux, même si le nombre de pêcheurs a beaucoup décliné aujourd'hui, en partie à cause de l'arrivée de la vase et de la mangrove devant le village d'Awala. La pêche s'y pratique le plus souvent au filet depuis une pirogue à moteur hors-bord. Avec la fermeture de l'ancienne embouchure de la Mana par la vase et la mangrove, les habitants empruntent désormais un petit chenal naturel qui se remplit d'eau lors des marées pour accéder à la mer. La rencontre des eaux salées et douces dans cette zone en fait un spot de pêche apprécié et riche en poissons tels que le parassi (mugil insilis), le machoiran jaune (arius parkeri), ou encore la loubine (centropomus undecimalis). Les prises sont destinées à la consommation personnelle, mais aussi à la revente sur Awala-Yalimapo, Mana voire parfois jusqu'à certaines communes de l'est guyanais. Certains pêcheurs ont adapté leurs pratiques aux changements observés. Par exemple ils réajustent leur sortie en mer en fonction de l'entrée d'eau dans le chenal et la navigation selon les mouvements des bancs de sable. Ils changent de maille de filet et testent aussi de nouvelles zones de pêche le long du trait de côte lorsque la ressource vient à manquer, notamment pour les machoirans jaune. Leurs stratégies témoignent de leur résilience face aux changements environnementaux notamment à l'intense dynamique côtière en Guyane.