Vue aérienne du village de Yalimapo et de sa plage

03 novembre 2022 par Administrateur
Le village de Yalimapo, comme celui d'Awala, sont situés sur des cordons sableux appelés cheniers. Ils sont organisés en groupement de familles sur des parcelles délimitées par de la végétation. Généralement, chaque parcelle regroupe un chef de famille avec sa descendance qui vit autour de lui par le biais des alliances, mariages de ses filles. Ce modèle qui a longtemps prévalu connaît aujourd'hui des changements selon les personnes, notamment en raison des choix professionnels et matrimoniaux qui mènent à devoir déménager vers d'autres villes (Cayenne, Saint-Laurent, Kourou entre autres) et donc modifie quelque peu le schéma "traditionnel" d'organisation sociale, à la base de l'occupation de l'espace littoral chez les Kali'na d'Awala-Yalimapo. Pour autant, leur implantation historique sur le littoral guyanais est encore perceptible, surtout à l'embouchure du Maroni où des constellations de familles apparentées se retrouvent de part et d'autre des rives du fleuve entre Awala-Yalimapo, Christiaankondre, et Langamankondre (au Suriname). Si la frontière est surtout marquée par le différentiel économique et la nationalité des individus, pour ces derniers elle n'est en aucun cas un obstacle à leurs nombreux déplacements pour des raisons diverses et variées (rencontre sportives, cérémonies funéraires, visite de courtoisie etc). Cette manière d'occuper le littoral et d'y circuler, en pirogue et de plus en plus en voiture, fait partie des modes d'habiter des Kali'na dont les pratiques de mobilité répondent aussi aux changements socio-économiques globaux. Marquisar Jean-Jacques, doctorante au LEEISA, mène ses recherches sur la production du territoire littoral à travers les manières d'habiter l'espace et de vivre avec la dynamique côtière à Awala-Yalimapo essentiellement. Elle inclue aussi la dimension transfrontalière et comparative avec les pratiques sociales des Kali'na en lien avec l'espace côtier de part et d'autre de l'embouchure du Maroni.