22 December 2023

Soutenance de thèse en Anthropologie de l’Eau / Priscilla Thébaux

Le 22 décembre à 9h30 à l'UG Priscilla Thébaux présentera publiquement sa thèse préparée au sein du LEEISA. Pendant ses quelques années, la doctorante s'est intéressée aux appropriations pratiques et symboliques de l’universalisation de l’accès à l’eau, avec St-Georges de l'Oyapock comme terrain de recherche.

L’accès à une eau courante et potable par le robinet du domicile semble une évidence pour beaucoup d’entre nous. Il existe pourtant bien des situations contrastées. Priscilla Thébaux s’est intéressée pendant sa thèse à la situation de la commune fluviale de Saint-Georges de l’Oyapock, à la frontière du Brésil. Elle a réalisé depuis 2019 un travail original pour comprendre les déterminants des usages de l’eau, au delà de la seule question de l’accès au réseau des opérateurs. Elle présentera publiquement son travail à Cayenne et en visio-conférence en soutenant le 22 décembre sa thèse intitulée « Quelles appropriations pratiques et symboliques de l’universalisation de l’accès à l’eau ? Ethnographie des manières d’accéder à l’eau dans la commune de Saint-Georges de l’Oyapock ».

Financée par l’Agence régionale de Santé, préparée avec le soutien technique de l’Observatoire Hommes-Milieux Oyapock au sein du Laboratoire Écologie, Environnement, Interactions des Systèmes Amazoniens (LEEISA) à Cayenne, réalisée sous la co-direction d’Agathe Euzen et Damien Davy, la thèse sera discutée par le jury suivant :

  • Agnès CLERC-RENAUD, Anthropologue, Professeure à l’Université de Guyane, examinatrice
  • Damien DAVY, Anthropologue, Ingénieur de recherche au CNRS, co-directeur
  • Agathe EUZEN, Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, directrice
    Matthieu NOUCHER, Géographe, Chargé de recherche au CNRS, examinateur
  • Sébastien VELUT, Géographe, Professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle, rapporteur
  • Fabienne WATEAU, Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, rapportrice
Résumé 

À l’échelle mondiale, l’accès à l’eau constitue désormais un enjeu de développement durable, à partir duquel est progressivement établie une définition universelle. Mais que signifie avoir ou ne pas avoir accès à l’eau ?

Le regard anthropologique permet de poser la question des significations derrière le simple fait d’être raccordé à un réseau technique. À partir d’une approche territoriale, cette thèse interroge les transformations en cours des manières d’accéder à l’eau des habitants de Saint-Georges de l’Oyapock, commune de l’Est guyanais, où cohabite une population multiculturelle.

Les données ethnographiques recueillies auprès de cent soixante-deux personnes (usagers et professionnels) montrent la présence de deux systèmes sociotechniques principaux qui se développent en parallèle : le réseau collectif et public et le puits individuel et privatif. Loin de s’opposer, les différents modes d’approvisionnement (réseau, puits, forages, récupération d’eau de pluie, cours d’eau) se combinent pour permettre aux usagers d’accéder à une eau plurielle.

L’ensemble de ces interactions participent à la fabrique d’un socio-hydrosystème singulier qui interroge les dynamiques globales de modernisation de l’accès à l’eau. Comment s’articulent-elles avec les relations eau-société à l’œuvre localement ?

Nous observons une redéfinition de l’accès à l’eau moderne tel qu’envisagé à l’échelle globale : les critères de potabilité sont remis en cause par la définition de critères alternatifs et l’accès à la santé apparait parfois moins prioritaire que la recherche d’un certain confort matériel comme réponse à l’amélioration individuelle des modes de vie.

Face à ce constat, nous pouvons nous demander : l’eau fait-elle encore société ?

Si la notion de service public porte en elle les valeurs de solidarité entre usagers, la seule introduction du réseau public et collectif dans leur quotidien ne suffit pas à garantir l’appropriation de cette notion par les habitants d’un territoire. L’ensemble de ces données nous invite à penser le rapport à l’eau développé sur ce territoire comme des cultures singulières dont l’articulation avec la culture du service public et collectif reste encore à construire.

Mots-clés

Accès à l’eau, appropriation, Guyane française, modernisation, pratiques, puits, représentations, réseau, service public, universalisation.

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+ 3 minutes pour comprendre : vidéo de présentation de la thèse lors des journées annuelles 2022 du LabEx CEBA

Accès à l’eau potable par un puits creusé en Guyane
22 December 2023, 09h0309h04
Université de Guyane
Amphi A
Campus de Troubiran à Cayenne.

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