06 octobre 2021

Michael Rapinski soutient le 6 octobre sa thèse sur l’ethnobiologie et l’ethnomédecine.

Michael Rapinski est doctorant au LEEISA. Il soutiendra le mercredi 6 octobre 2021 sa thèse sur l'ethnobiologie et l'ethnomédecine des peuples premiers d'Amérique. Réalisée en co-tutelle entre l'Université de Montréal et l'université de Guyane, la thèse s'est intéressée à l'impact de l'alimentation et des médecines locales sur la santé et le bien-être des diabétiques, à partir d'études réalisées auprès de populations autochtones du Québec et de Guyane française.

Titre de la thèse : «Ethnobiologie et ethnomédecine des Peuples premiers d’Amérique (Cris d’Eeyou Istchee, Parikwene et Pekuakamilnuatsh): l’impact de l’alimentation et des médecines locales sur la santé et le bien-être des diabétiques».

Résumé : Les Peuples autochtones à travers le monde sont disproportionnellement touchés par le diabète. Parmi ces peuples, les Cris d’Eeyou Istchee et les Pekuakamilnuatsh, au Québec (Canada), ainsi que les Parikwene, en Guyane française (France), recourent à leur médecine locale pour soigner cette maladie. En 173 entrevues semi-dirigées, 208 participants venant de ces communautés et/ou travaillant dans leurs services de santé ont décrit ces médecines. Une méthode de recherche mixte, combinant des analyses thématiques à des statistiques multivariées, est développée pour analyser ces descriptions.

Ces analyses ont montré que les participants cris, ilnu et parikwene décrivent leurs médecines en lien avec le diabète tant par les différents éléments du monde naturel, que les pratiques et coutumes locales qui en découlent, que les concepts les liant au territoire. Les pharmacopées à base animales et végétales font parties des thèmes les plus discutés. Plus de 381 espèces (109 animaux, 267 plantes, cinq lichens et champignons) lient les systèmes médicinales et alimentaires ensemble via des notions associées au bien-être ou aux propriétés organoleptiques. Au Québec, là où la population autochtone est plus impliquée dans les services de santé, il existe un rapprochement de la description des médecines locales entre le secteur de la santé et ses usagers.

De façon générale, la place de l’alimentation dans les médecines locales ne peut être négligée dans le contexte du diabète. De plus, ces médecines sont indissociables du territoire qui offre un espace de guérison, de subsistance, et de continuité culturelle. Cela renvoie, in fine, à des questions importantes sur la reconnaissance des droits autochtones et des droits fonciers.

Cadre de la thèse : La thèse est inscrite en spécialité sciences de la vie et de la sante. Elle a été encadrée par Alain Cuerrier, botaniste, chercheur au Jardin botanique de Montréal et professeur à l’université de Montréal, et Damien Davy, anthropologuqe, ingénieur de recherche au LEEISA, directeur de l’Observatoire Homme-Milieu Oyapock.

Date et lieu de soutenance : La thèse sera soutenue de mercredi 6 octobre à 12h. heure de Cayenne, en visio-conférence à l’amphithéâtre A de l’Université de Guyane, depuis le Centre de la biodiversité de l’Université de Montréal.

+ d’info : Michael Rapinski avait participé au Concours Ma thèse en 180 secondes en 2018 en Guyane, et emporté de prix dujury. Voir ici sa prestation.