Cette étape importante s’est déroulée sur place, en présence d’Hugues Schoenfeld, représentant de la maîtrise d’ouvrage CNRS et du maître d’œuvre, l’agence d’architecture AABC représentée par Laurent Goux.
La livraison de la station est prévue au premier trimestre 2022.
Cette courte vidéo présente la routine d’une mission de terrain à Awala-Yalimapo. On y suit une équipe du laboratoire LEEISA, basée le temps de la mission dans la station de recherche de l’ouest guyanais.
L’inauguration s’est déroulée en présence d’environ 80 personnes et en alliant protocoles coutumier et républicain.
Des officiels, services de l’Etat et élus, le préfet Antoine Poussier et l’ambassadeur de France au Surinam et Guyana Nicolas de Lacoste, le maire d’Awala-Yalimapo Jean-Paul Fereira, premier vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane et vice-président de la Communauté de Communes de l’Ouest guyanais, des financeurs tels que l’OFB, le CNES, l’Office de l’Eau et la Fondation EDF, des représentants de la maîtrise d’ouvrage CNRS ainsi que des entrepreneurs intervenus sur le chantier, divers partenaires de recherche et d’études de l’environnement, des lycéens de l’ouest guyane se sont joints à la délégation CNRS Ecologie & Environnement ayant fait le déplacement depuis Paris, menée par son directeur Stéphane Blanc, pour célébrer l’évènement.
Coconstruire des questions de recherche sur le continuum terre-mer en Guyane
Dans son discours, Stéphane Blanc a souligné l’intérêt de localisation de la station dans une région témoignant d’une biodiversité parmi les plus riches de Guyane, où se posent des questions de recherche pluridisciplinaires dans un contexte de besoins grandissants d’une population en expansion. Il a également rappelé l’aspect unique de l’écosystème côtier de Guyane, sa dynamique, la forte valeur patrimoniale et socio-économique de la mangrove et les impacts des changements climatiques, citant Awala-Yalimapo comme un lieu emblématique de la vulnérabilité littorale. Il a mis en avant l’importance de la coconstruction d’une recherche sur le continuum terre-mer guyanais et du besoin de transdisciplinarité à cette échelle, incluant parties-prenantes et acteurs territoriaux dans la quête de solutions. Remerciant les nombreux acteurs et financeurs qui ont permis de concrétiser le projet d’installation du CNRS dans l’ouest Guyane, il a positionné la station dans une stratégie scientifique globale pour la Guyane développée au travers d’infrastructures fédératives de recherche comme les Zones ateliers.
Cette inauguration se plaçait elle-même dans un contexte de semaine évènementielle scientifique qui a mobilisé une partie de tous ces acteurs.
L’inauguration de la station au cœur d’une intense semaine scientifique
Cette intense semaine s’est ouverte le lundi 9 octobre par une réunion de prospective scientifique tenue à la Collectivité Territoriale de Guyane à Cayenne. Le but de cet exercice était d’amorcer la coconstruction d’un futur de la recherche dans l’ouest Guyane à l’écoute des préoccupations locales et du souhait d’engagement des acteurs territoriaux pour l’acquisition de connaissances dans un contexte de développement régional particulièrement dynamique. La nouvelle station, inaugurée le mardi à Awala-Yalimapo, est un ancrage fort de cette volonté de décloisonnement, qui va consolider encore davantage l’apport de connaissances sur les socio-écosystèmes littoraux et côtiers de Guyane.
Au lendemain de l’inauguration, les mercredi 11 et jeudi 12 octobre, se sont tenues à l’Université de Guyane à Cayenne les journées annuelles du LabEx CEBA. Près de 200 personnes étaient réunies lors de ces deux journées d’évènement qui font chaque année le point sur les programmes en cours financés par le dispositif d’investissement d’avenir « Laboratoire d’Excellence » et sur les enjeux de recherche autour de la biodiversité amazonienne.
+ Présentation du LabEx CEBA
La semaine s’est cloturée sur la commune de Montsinery par une journée de présentation et de lancement de deux nouveaux dispositifs scientifiques très inclusifs au niveau du territoire : une « Zone atelier » et un « Laboratoire Vivant ».
La Zone atelier est une infrastructure conceptuelle du CNRS pour engager un ensemble d’acteurs autour d’enjeux liés aux trajectoires des socio-écosystèmes en lien avec leur anthropisation croissante, fait particulièrement sensible en Guyane sur les franges littorales.
+ Présentation des Zones ateliers du CNRS
Le « Laboratoire Vivant » (Living Lab i.e.), nommé Magellan, est membre du réseau national des living-labs sur les solutions fondées sur la Nature du programme Solu-BioD. Centré sur la vaste zone urbanisée figurée géographiquement comme « l’Ile de Cayenne » (entre la rivière de Cayenne et le fleuve Mahury), il est dédié à l’étude du socio-écosystème de mangrove et l’évaluation de solutions systémiques à l’échelle du territoire, qui promeuvent une co-construction entre scientifiques et parties-prenantes.
Solu-BioD est un programme national labellisé « Programme et Equipement prioritaire de recherche » (PEPR) financé par les investissements compétitifs France 2030. La mise en réseau national des 11 Living labs (dont celui de Guyane) est l’une de ses actions.
+ Présentation du programme Solu-BioD et ses Living Labs
+ Site web Solu-BioD
La journée de lancement des dispositifs de Zone atelier et de Living Lab à Montsinery s’est tenue dans la grande salle de réunion de la mairie, à l’invitation du maire de la commune, M. Patrick Lecante, président du Comité de l’Eau et de la Biodiversité de Guyane.
Le changement climatique a des conséquences sur l’ensemble des facteurs physiques climatiques dans le monde. La Guyane n’échappe pas à ce phénomène et plusieurs interrogations demeurent sur la quantification de ces changements à l’échelle du territoire. Dans ce contexte, le projet Guyaclimat vise à caractériser l’impact du changement climatique à l’échelle de la Guyane sur différents paramètres physique.
+ Replay du Café des Sciences « GuyaClimat » du 20 octobre 2022 à Cayenne
Les cahiers de l’adaptation au changement climatique sur le plateau des Guyanes, de la Fondation de l’Université de Guyane
+ Projet GfClim : Gestion forestière et changements climatiques en Guyane française
Les conditions climatiques sont en train d’évoluer sur le plateau des Guyanes. Attendons-nous à une augmentation des températures et à des variations extrêmes de pluviométrie dans nos contrées, du surplus au déficit, des pluies diluviennes à l’intensification des épisodes secs. Plus intenses et plus fréquents, ces évènements dépassent les moyennes historiques ainsi que la variabilité naturelle du climat. Que va devenir la forêt tropicale humide dans ces conditions? [Lire la suite de l’éditorial dans le cahier de l’adaptation n°1]
+ Ecomatériaux et besoins en construction durable
La Guyane présente un cas atypique dans l’ensemble Français : une population jeune et en forte croissance, une importation massive d’aliments pour se nourrir et de matériaux pour l’habitat, avec un bilan carbone désastreux, et une forêt puissante. Les arbres de cette forêt renferment en effet la moitié du stock de carbone de la forêt française dans leur bois. Mais avec le changement climatique en cours, la forêt guyanaise pourrait à l’avenir ne plus assurer son rôle de puits de carbone [… Lire la suite de l’éditorial de Bernard Thibaut, Directeur de recherche émérite au CNRS et Membre de l’Académie d’Agriculture de France dans le Cahier de l’adaptation n°4]
La chronique est réalisée par Timothée Poupelin, chargé de partenariat à l’IRD et de médiation scientifique interorganismes.
+ Ecouter la chronique sur Youtube :
En embarquant sur les moyens en mer du LEEISA et de l’IRD avec les chercheurs de l’équipe EDYLIC, la ministre a pu découvrir les enjeux de la mangrove guyanaise et son rôle de nurserie et nourricerie pour les espèces halieutiques, ainsi les spécificités du littoral sous influence de l’Amazone.
Elle s’est également rendu à Awala-Yalimapo pour visiter la nouvelle station de recherche de l’ouest guyanais, tout juste livrée la veille, le 15 décembre 2022. Elle a mis l’accent lors de ce déplacement sur l’importance des sciences participatives et d’une recherche qui répond aux attentes et besoins du territoire guyanais, par le développement des sciences humaines et sociales et la formation des jeunes.
Lors de son séjour, Sylvie Retailleau a également annoncé la mise en place d’une fond spécifique de 15 millions d’euros pour renforcer la connaissance scientifique des environnements ultra-marins.
Avec un temps particulièrement clément qui a joué la partie au milieu d’une semaine plutôt orageuse, Ayawande a été inauguré ce mercredi 31 août 2022 à Cayenne. La cérémonie a été conduite par M. Gaëtan Ti-Joseph, chef amérindien du village Kali’na qui a donné son nom au bateau, et Mme Guylaine Bourguignon, la marraine du navire choisie en sa qualité de personnalité du secteur économique et social maritime de Guyane.
Ayawande tire son nom d’un petit village des bords du fleuve Maroni, à la frontière entre la Guyane et le Suriname, sur la commune d’Awala-Yalimapo. Cet endroit est un berceau du peuple amérindien Kali’na, aux traditions de navigation et de pêche, historiquement implanté sur les littoraux du plateau des Guyanes et des côtes caraïbes. Le village d’Ayawande, dont M. Ti-Joseph est le chef coutumier, est depuis plusieurs années une base de missions scientifiques qui étudient la dynamique du littoral de Guyane sous influence amazonienne. C’est tout naturellement que le nom du tout récent bateau scientifique du CNRS et de l’Ifremer a été retenu pour y faire référence.
La marraine, Mme Guylaine Bourguignon, est pour sa part docteure en sciences halieutique de l’agro-campus de l’Université de Rennes. Comptant à son actif de nombreux embarquements halieutiques professionnels (pêche artisanale et industrielle) et scientifiques (Japon, Sénégal, Irlande, France : Bretagne, Normandie, Guyane…), elle est aujourd’hui professeur en gestion, économie et finances et membre de l’Ecole doctorale de l’Université de Guyane. Engagée dans des chantiers divers liés à la biodiversité de Guyane, Guylaine Bourguignon est Chevalier du Mérite national et Chevalier du Mérite maritime.
L’inauguration a commencé vers 17h. Stéphane Blanc, directeur de l’Institut Ecologie, Environnement du CNRS a ouvert le ban par un discours retraçant notamment l’implication du CNRS en Guyane depuis une vingtaine d’années – l’ouverture du bureau permanent du CNRS remontant à 2002 -, avec un développement constant des dispositifs de recherche sur la biodiversité amazonienne et le littoral sous influence amazonienne. Il a mentionné l’apport important que le nouveau bateau Ayawande représente pour les recherches sur les divers milieux lacustres et maritimes de Guyane et la dynamique unique au monde du trait de côte. Le bateau permettra de mieux explorer les questions de vulnérabilité, comme celles liées au réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer, mais également les pressions anthropiques sur les ressources. Le bateau est salué comme un nouvel outil pour mieux comprendre et préserver les services que le littoral de Guyane rend aux populations locales.
Les discours se sont poursuivis par les allocutions de Fabian Blanchard, délégué régional de l’Ifremer en Guyane, de François Leverger, directeur général de la coordination et de l’animation territoriale à la Préfecture de Guyane qui a co-financé le bateau, de Philippe Bouba, 5ème vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane, en charge de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et de Lea Vanpeperstraeten qui s’exprimait pour l’Agence française de Développement qui a financé l’environnement scientifique du bateau (capacité de transport routier et instrumentation scientifique). Tous ont souligné l’intérêt du nouvel équipement pour le développement du territoire guyanais.
A l’issue de la cérémonie, les participants ont été invités par petits groupes à une courte navigation sur le fleuve Mahury bordant le port de Degrad-des-Cannes. Une démonstration du fonctionnement du nouveau drone marin de l’équipe mer du LEEISA était également proposée.