Soutenance de thèse de Marc-Alexandre Tareau, équipe ETHNYC

La thèse a été réalisée sous la direction de Marianne Palisse, enseignante-chercheuse à l’UG et Guillaume Odonne, chercheur au CNRS, tous deux membres du LEEISA. En cours de publication dans HAL à la BU de l’Université de Guyane, elle sera bientôt disponible en accès public.

A l’issue de sa thèse, Marc-Alexandre poursuit ses recherches au LEEISA, sur un poste d’attaché temporaire de l’Université de Guyane

Les insecticides botaniques: produits naturels larvicides contre les moustiques Aedes aegypti en Guyane

La Guyane, située en Amazonie dans la ceinture tropicale, est une région réputée pour son extraordinaire biodiversité…y compris ses moustiques. L’espèce Aedes Aegyptii est bien connue pour être le vecteur naturel de divers pathogènes responsables dans le monde de maladies infectieuses tels la dengue, le chikungunya, ou plus récemment le zika.  Pour ces maladies, la lutte antivectorielle reste la seule méthode applicable pour limiter la transmission et les épidémies, en l’absence de vaccins ou de traitements spécifiques. La situation implique donc la recherche de nouvelles alternatives pour combattre les vecteurs. Une équipe de chimistes du CNRS en partenariat notamment avec les chercheurs de l’Institut Pasteur de Guyane a exploré la flore locale de Guyane pour tenter d’y découvrir de nouveaux insecticides d’origine végétale. Ils viennent de livrer dans un article de la revue Acta Tropica les résultats d’une étude sur l’efficacité larvicide de 85 espèces végétales.

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Savanes de Guyane : quelle stratégie de conservation pour des socioécosystèmes entre nature et culture ?

Râle ocellé (Micropygia schomburgkii), espèce en danger inféodée aux savanes, photographie M. Dewynter, 2020.

La Guyane est plus connue pour sa forêt amazonienne que pour ses savanes, qui ne représentent que 0,3 % environ de son territoire. Pourtant, celles-ci revêtent une grande importance en termes de biodiversité, mais aussi de patrimoine historique et culturel. Comment les protéger aujourd’hui ? Un consortium interdisciplinaire de plusieurs laboratoires du CNRS, de l’Université Fédérale d’Amapá, l’Université de Guyane, l’Université d’Aberdeen et d’ONG (Groupe d’Étude et de Protection des Oiseaux en Guyane, Kwata) a voulu faire le point sur la question à partir de données tant sur l’archéologie, l’histoire, l’anthropologie, que sur la faune et la flore. Le résultat est un article de synthèse paru dans la revue Tropical Conservation Science.

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« Etre confiné dans les Confins de la République », un article de Damien Davy sur le blog Covidam

Comme le reste du territoire national, la Guyane française a été mise en « confinement » dès le 17 mars dernier. Ses quelques 300 000 habitants, dont 90% vivent sur une bande de 50 km le long du littoral, ont dû obtempérer et suivre les directives nationales décidées à 7 000 km de là. Certes, il semblait prudent d’appliquer une politique réfléchie et décidée au niveau national, dans la mesure où cette crise semble bien avoir pris tout le monde de court… Mais la manière dont les choses se sont déroulées a une fois de plus démontré combien la gouvernance française qui s’applique dans les Outre-Mer est basée sur des décisions prises à distance, bien loin du contexte réel dans lequel elles s’appliquent… Sur la base de témoignages et d’informations remontant des villages du sud Guyane, Damien Davy, anthropologue au CNRS dans l’UMR LEEISA présente ici une discussion de cette situation exceptionnelle à partir de la situation des peuples amérindiens qui sont, comme tous les citoyens français confinés, mais dans les confins de la République.

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Diasporas et Réseaux transnationaux de circulations de plantes : nouveau projet du LEEISA.

Plantes médicinales vendues dans une boutique haitienne du quartier de Little Haïti à Miami (USA)

De nombreux groupes culturels ont noué des liens très profonds avec le monde végétal. Pour des raisons alimentaires, médicinales ou rituelles, certaines plantes sont définies comme étant des espèces culturellement importantes (cultural keystone species). Les diasporas, au cours de l’histoire, ont souvent été accompagnées par des échanges de végétaux. Aujourd’hui, ces phénomènes s’observent toujours et ces échanges peuvent être de nature commerciale ou non, et parfois en marge de la légalité.

Etudier ces faits est d’autant plus intéressant que certains végétaux peuvent être à l’origine d’invasions biologiques, créant des dérèglements environnementaux dans le lieu d’importation. Sur le sujet, il y a essentiellement deux perspectives qui se dessinent : celle qui met les humains au centre de la recherche et celle qui s’intéresse avant tout aux plantes.

Le parti pris de l’ethnobotanique est de réconcilier ces deux approches. Cette discipline vise ici à retracer l’origine géographique des espèces végétales utiles et de documenter les réseaux d’échanges liés aux mouvements migratoires, choisis ou imposés, passés ou présents. À l’interface entre l’anthropologie, l’écologie, la biologie, la géographie et même la biologie moléculaire, l’ethnobotanique requiert une forte interdisciplinarité.

C’est justement pour répondre à ce besoin que Guillaume Odonne [1], ethno-écologue, s’est associé avec Audrey Bochaton [2], géographe de la santé, Lucie Dejouhanet [3], spécialiste en réseaux d’échanges et filières de circulation des plantes, Marc-Alexandre Tareau [4], anthropologue et Tinde van Andel [5], ethnobotaniste et écologue tropicale. Ensemble ils étudieront comment des groupes diasporiques se sont adaptés à de nouveaux contextes culturels et environnementaux et quels sont les réseaux mis en place pour réponde à leurs besoins en plantes. De plus, ils proposent d’établir une liste d’espèces d’intérêt culturel particulier, dont il faudra compléter les études des dynamiques de population à l’aide de la biologie moléculaire.

Pour atteindre leurs objectifs, ils réaliseront des entretiens ethnobotaniques avec des populations des trois Guyanes (Guyane française, Guyana et Suriname). En effet, esclaves africains, travailleurs libres indiens, chinois et javanais, réfugiés hmongs et haïtiens, ont convergé dans ces territoires fortement marqués par leur histoire coloniale.

+ Voir l’article complet « Palmarès des 80PRIME 2020 : 6 projets pilotés par l’INEE décrochent un financement » sur le site de l’INEE/CNRS

L’ethnobiologie repense la recherche à l’interface entre sociétés et environnements pour l’après Covid-19

L’ethnobiologie se consacre à l’étude interdisciplinaire des relations entre les sociétés et leurs environnements. En réponse à la crise sanitaire mondiale de Covid-19, un groupe de 29 ethnobiologistes d’origines géographiques diverses avec la participation du Laboratoire Ecologie, Evolution, Interactions des Systèmes Amazoniens (LEEISA – CNRS / Université de Guyane / IFREMER), vient de publier dans Nature Plants un article sur l’avenir de leur discipline. Ils y abordent trois thèmes communs : quel sera l’impact de cette crise sur les communautés locales, sur les interactions futures entre les chercheurs et les communautés, et quelles sont les priorités nouvelles (ou renouvelées) en matière de recherche conceptuelle et/ou appliquée pour l’ethnobiologie.

+ Lire la nouvelle scientifique sur le site de l’InEE/CNRS

Atlas critique de la Guyane : « La carte n’est pas le territoire… »

 

La carte n’est pas le territoire. Œuvre de l’esprit, interprétation de l’espace, elle est restée longtemps l’apanage du pouvoir, l’expression des dominants, véhiculant des représentations partiales, douteuses ou orientées. Une mise en ordre qui fabrique parfois l’ordre bien réel de nos sociétés. Dressé dans les années 1970, ce constat critique bouleverse encore aujourd’hui la lecture des cartes.

L’Atlas critique de la Guyane, ouvrage collectif sous la direction des géographes Matthieu Noucher, chargé de recherche CNRS à l’UMR Passages , à Bordeaux, et Laurent Polidori, directeur de recherche au sein de l’UMR CESBIO, à Toulouse, questionne à travers quelques quatre-vingt contributions des cartes existantes en procédant à une analyse virtuose de tous les grands problèmes, de leur fabrique (confiner, délimiter, détecter, collecter, nommer) à leur usage (mesurer, planifier, révéler, figer, relier). Il traite aussi des thèmes cruciaux de la Guyane en produisant des cartes originales sur les frontières, le littoral, la forêt, les circulations, l’orpaillage, la toponymie, la topographie, le foncier, l’urbanisme, les relations géopolitiques, la biodiversité…

+ En savoir plus : Présentation détaillée du livre : site Patiencesgeographiques

+ En savoir plus : site de CNRS Editions

Un ethnobotaniste : c’est quoi ?

« Bien plus qu’une vocation » Dans le cadre de la fête de la Science 2020, édition largement dématérialisée, l’agence régionale d’innovation GDI édite un petit clip accessible à tous pour faire découvrir le métier d’ethnobotaniste. Trois chercheurs exerçant en Guyane prennent la parole pour présenter leur métier, leur passion, le tout en moins de 5 mn. A regarder sans modération !

+ Le métier d’ethnobotaniste, bien plus qu’une vocation (clip vidéo de GDI)

« Chercheurs d’or », un regard sur l’orpaillage illégal

A la faveur de la sortie récente de l’ouvrage de François-Michel Le Tourneau et de la websérie associée, nous revenons sur le programme ANR GUYINT, véhicule d’études scientifiques – telle ici sur l’orpaillage illégal – dédiées à la difficile gouvernance des « grands espaces ».

Les espaces à faible densité de population, ou « grands espaces », sont un enjeu important dans le monde contemporain. Ils concentrent les ressources disponibles mais sont également fournisseurs de divers types de services environnementaux. De plus en plus, on leur prête également une valeur intrinsèque. Ces espaces font l’objet d’un gouvernement « à distance » en ce sens que les sociétés urbaines auxquels ils sont administrativement et juridiquement rattachés en déterminent à la fois l’exploitation (étant les marchés qui achètent leurs ressources) ou la protection (par le biais de l’énonciation de codes, règles, lois sur l’environnement). Cette gouvernance à distance et les réactions (positives comme négatives) qu’elle implique doit être analysée afin de mieux en comprendre les modalités et les effets concrets.

Le projet GUYINT, financé par l’ANR, propose d’observer à travers ce prisme l’intérieur du plateau des Guyanes, en particulier la Guyane française et l’Etat d’Amapá au Brésil. L’USR LEEISA en est partenaire, avec des collaborations de l’OHM Oyapock et de l’équipe ETHNYC. Associés au Parc amazonien de Guyane, nos équipes contribuent à l’apport de connaissances sur les populations locales et les dynamiques sociales et culturelles territoriales. Illustration anecdotique, elles ont également accueilli en octobre 2018 le chercheur David Dumoulin, membre du programme GUYINT et rattaché à l’Université Paris-3, qui a mené une étude dédiée aux conditions de fabrication de la science sur ces territoires de confins :  lire ici l’article sur cette mission.

Pour en revenir au cœur du projet Guyint, l’espace considéré, composé de la Guyane française et de l’Etat d’Amapá au Brésil, correspond parfaitement à la définition des « grands espaces », alliant faible densité démographique, abondance de ressources naturelles et enjeux environnementaux.

Depuis une quinzaine d’années, il a été l’objet d’une politique de protection de l’environnement qui est entrée frontalement en conflit avec les pratiques de certains groupes économiques locaux, notamment les orpailleurs illégaux. Par ailleurs, la participation des populations traditionnelles ou amérindiennes de la région à la définition des nouvelles règles a été partielle et continue d’offrir certaines difficultés. La vision régionale sur la question, notamment dans les centres comme Macapá et Cayenne, diffère sensiblement de celle développée à Paris ou à Brasília. La région se présente donc comme un exemple parfait des différentes échelles de la gouvernance des grands espaces et des interactions, conflits et rétroactions que celles-ci entraînent.

Lors de missions de terrain menées dans le cadre de ce programme, le chercheur François-Michel Le Tourneau, géographe au CNRS, a passé du temps et conduit plusieurs entretiens au sein des communautés d’orpailleurs clandestins. Il restitue aujourd’hui le fruit de ce travail, pour comprendre le monde parallèle des garimperos.

L’USR LEEISA est partenaire du programme ANR GUYINT

+ Présentation plus complète du projet GUYINT sur le site de l’ANR

+ En savoir plus sur le livre « Chercheurs d’Or : l’orpaillage clandestin en Guyane française », sur le site de l’éditeur

+ Websérie FranceTV : Guyane, sur la piste des orpailleurs clandestins : Mission à contre courant – épisode 1

+ Websérie FranceTV : Guyane, sur la piste des orpailleurs clandestins : Aller au contact – épisode 2

+ Websérie FranceTV : Guyane, sur la piste des orpailleurs clandestins : 16 grammes – épisode 3

+ Websérie FranceTV: Guyane, sur la piste des orpailleurs clandestins : Le dernier saut – épisode 4